Les aléas d'inondation par débordement de rivière et la gestion des cours d'eau

 

La carte est issue d’une coopération entre le SIG-GR et l'Institut de Gestion de l'Environnement et d'Aménagement du Territoire (IGEAT) de l'Université Libre de Bruxelles. Elle fait partie du cahier thématique "Environnement et énergie" que l'IGEAT a réalisé dans le cadre du diagnostic territorial pour le Schéma de Développement Territorial de la Grande Région (SDTGR).

 

Gestion des risques d’inondation

L’aléa d’inondation est la probabilité d’observer des inondations d’une ampleur donnée en un lieu. Si dans les territoires artificialisés cet aléa indique un risque ; en zone peu urbanisée, cet aléa représente une opportunité d’accueillir des zones d’extension de crues et de rétention de l’eau.

Les méthodologies utilisées par les administrations pour évaluer l’aléa d’inondation variant d’un versant à l’autre, les données utilisées dans cette partie s’écartent des cartographies officielles. Elles ne concernent que les inondations par débordements et ne tiennent pas compte de mesure de lutte contre les inondations.

Au cours du XXème siècle les constructions autorisées dans le lit majeur de nos rivières, l’imperméabilisation accrue de nos territoires une gestion de l’eau centrée sur son évacuation rapide, ainsi qu’une perte de qualité des sols, ont contribués à augmenter le risque d’inondation. Ces évolutions, combinées aux conséquences du changement climatique (pluies intenses ou de longues durées), accentuent les risques d’inondation en Grande Région.

Actuellement, 2,1% de la Grande Région sont soumis à un aléa d’inondation (avec une période de 10 ans). Les territoires les plus exposés sont la Sarre (2.8%), le Grand-Duché du Luxembourg (2.4%) et la Rhénanie (2.2%). Les zones exposées à l’aléa d’inondation tendent à se localisés en aval des confluences : Trêves, Nancy, Metz.

La directive 2007/60/CE définit un cadre d’action pour une prévention et une gestion des inondations à l’échelle des districts hydrographiques (principalement : Rhin, Meuse et Saar-Moselle) sur base du même découpage que pour la qualité des eaux. Ces institutions transfrontalières se coordonnent sur des mesures de gestion des inondations. Les plans de Gestion des Risques d’Inondations qui concernent la Grande Région comprennent notamment des systèmes d’information sur le niveau des eaux ; la rétention des eaux en amont ; la préservation et l’accroissement des zones d’extension des crues et de rétention de l’eau ainsi que l’information et la sensibilisation des populations. La gestion des inondations passe aussi par des mesures plus locales, au plus près des zones de réception des pluies.

 

Les contrats de rivière et les partenariats « inondations », des organes favorisant les collaborations transfrontalières

La Wallonie, le Luxembourg et la Lorraine ont mis en place des contrats de rivière (contrats de milieu en France), structures de gestion participative ayant pour objectif de faire collaborer l’ensemble des acteurs (politiques, administratifs, économiques, associatifs ou scientifiques) d’un même bassin ou sous-bassin hydrographique.

Les contrats de rivière/de milieu élaborent des programmes d’action qui ont pour objet la gestion durable des ressources en eau du (sous-) bassin et la restauration/protection des cours d’eau et de leurs abords. Ils constituent un outil favorisant la mise en oeuvre, à l’échelon local, des objectifs de la directive-cadre sur l’eau et de la directive relative à la gestion des risques d’inondation (2007/60/CE).

En Wallonie, les contrats de rivière couvrent la environ 90 % du territoire. Au Luxembourg, 53 % de la superficie du pays sont couverts. En Lorraine, où la mise en place des contrats de milieu est actuellement en phase d’étude, seuls 3 contrats ont été mis en place. S’y ajoutent, dans l’extrême sud de la Région, trois contrats couvrant le bassin de la Saône et partagés avec la Franche-Comté.

A noter qu’en Lorraine existent, aux côtés des contrats de rivière/milieu, des schémas d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE), élaborés par une commission locale de l'eau (regroupant des représentants de l'État, des collectivités locales et des usagers). Ils ont une portée juridique, contrairement aux contrats de rivière/milieu qui constituent un engagement contractuel entre les signataires.

Au sein de l’espace grand régional, deux contrats de rivière wallons et luxembourgeois, couvrant les bassins transfrontaliers de la Haute Sûre (et la Wiltz) et de l’Attert, sont engagés dans des coopérations transfrontalières afin d’assurer une meilleure coordination des travaux et actions de sensibilisation sur l’ensemble des bassins versants.

La Lorraine et le Luxembourg collaborent par ailleurs à un projet Interreg VA Grande Région « A(l)qua Qu(a)Al » (2017-2020) associant le contrat de rivière luxembourgeois du Bassin supérieur de l’Alzette et le Syndicat Intercommunal à Vocations Multiples de l’Alzette côté lorrain.

Concernant spécifiquement les risques d’inondation, la majeure partie des entités administratives des deux Länder et plusieurs municipalités luxembourgeoises, lorraines et wallonnes (Communauté germanophone de Belgique) sont engagées dans des partenariats « inondations » (Hochwasserpartnerschaften). Ces partenariats associent des villes et communes d’un (sous-)bassin hydrographique exposé à ce type de risque, les communautés de communes et d’agglomération et les Kreise dont elles font partie, ainsi que des associations, groupes d’intérêt ou encore entreprises industrielles concernées. Leur objectif commun est de rendre plus efficace la prévention municipale des inondations par l'échange d'expériences et la coopération et de renforcer la solidarité entre les riverains des parties amont et aval des rivières. Des tables rondes sont organisées dans le cadre d'ateliers thématiques, réunissant acteurs communaux et les experts techniques dans le but d’élaborer des objectifs et de mettre en place des actions concrètes.

Cinq partenariats « inondations » sont transfrontaliers, associant les territoires allemands et voisins partageant un même bassin versant (partenariats « Kyll », « Sûre », « Moselle des Trois Frontières », « Sarre amont » et « Blies aval »).

 

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