2003-2013

 

Au 30 juin 2013, 22 309 frontaliers originaires de la France travaillent dans les deux Länder allemands.  

En Rhénanie-Palatinat, plus de la moitié des frontaliers français travaille dans le Landkreis de Germersheim (50,8%, soit 2 349 personnes), qui compte un nombre important de sites industriels. Contrairement à la Sarre, la majorité de ces frontaliers ne réside pas en Lorraine, mais en Alsace. Cette différence s’explique à la fois par la proximité géographique ainsi que par des raisons historiques et culturelles1.

Le nombre de frontaliers à destination des deux Länder allemands a connu un recul pendant la dernière décennie.

Toutefois, l’évolution positive du nombre de frontaliers atypiques résidant en France dans les deux régions allemandes a permis d’atténuer la régression du flux de frontaliers entrants. En effet, un tiers des frontaliers travaillant en Rhénanie-Palatinat et en Sarre est de nationalité allemande. Ce sont notamment les conditions immobilières plus avantageuses du côté français qui ont motivé les Allemands à déménager dans les territoires de Moselle-Est tout en continuant de travailler dans leur pays1.

Les frontaliers employés dans les Länder allemands sont relativement moins qualifiés que leurs homologues travaillant au Luxembourg. Ainsi, seuls 5 à 6% des frontaliers entrants disposent d’un diplôme de l’enseignement supérieur. Le nombre de personnes sans qualification professionnelle a baissé sensiblement dans les dernières années tandis que celui des diplômés de l’enseignement supérieur a connu une croissance importante, bien que leur nombre reste faible2.

Concernant la répartition des frontaliers résidant en France par secteurs économiques, la grande majorité des frontaliers qui se rendent dans les Länder allemands travaille dans l’industrie manufacturière (Rhénanie-Palatinat : 67,3%). Ceci s’explique par le fait que la structure du tissu productif de ces länder, particulièrement en Sarre, a longtemps été dominée par l’industrie et notamment par la forte présence du secteur automobile et de toutes ses activités de sous-traitance liées à la mécanique et à l’électronique. Au cours des dernières années, on observe néanmoins dans les deux Länder un report du travail frontalier vers le secteur tertiaire1.

  1. Rachid Belkacem et Isabelle Pigeron-Piroth (2012): Les travailleurs frontaliers au sein de la Grande Région Saar-Lor-Lux. Dans: Le travail frontalier au sein de la Grande Région Saar-Lor-Lux. Pratiques, enjeux et perspectives (sous la direction de Rachid Belkacem et Isabelle Pigeron-Piroth, 2012)
  2. IBA/OIE (2012): Situation du marché de l’emploi dans la Grande Région. Huitème rapport de l’Observatoire Interrégional du marché de l’Emploi.

 

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